ET SI ON ORGANISAIT UN LABO?
Ok, on sort de notre bulle, dans laquelle on est depuis 3 ans, et on propose une rencontre avec d'autres personnes qui seraient intéressées par notre démarche. [ LABO - moment prévu pour rencontrer, échanger, écouter, chercher, regarder & partager autour de processus créatifs. selon le dispositif mis en place par Catherine Magis à UP - Circus & Performing Arts ]
COMMENT ?
Le temps d'un week-end, on réunit dans les locaux de UP à Molenbeek, une dizaine de participants (malheureusement au final pas de femmes... Deux annulations pour une mauvaise histoire de virus mondialisé, quelle drôle d'idée!) et on ouvre un espace inédit de partage et de transmission entre skateurs·euse·s et artistes!
«En tant que skateur j'ai cherché aussi ce genre de processus, sinon je ferai plus de skate, parce que c'est trop long de faire 35 ans de skate et de ne pas essayer autrement» Geronimo Gaube
Nicolas Longuechaud & Anthony Salgueiro
Un LABO chez UP ça s'organise comme ça:
Les artistes initiateurs : Kevin Dupont & Charly Magonza [ la compagnie Mond'en scène ] qui proposent une articulation entre le travail de réflexion & le travail au plateau, pilotent les différents ateliers.
La directrice artistique de UP : Catherine Magis
elle lance des pistes & [aide à] [dé]structure[r] les recherches, garanti le maintien du cap’ & assure le lien entre les différents ateliers.
Une équipe d'Artistes / Chercheurs
ils.elles proposent, observent, questionnent, recherchent au plateau, échangent ‘à la table’, confrontent leurs idées & leurs pratiques, se remettent en question… C'est notre dizaine de skateurs-circaciens-comédiens : Hippolyt Doucy, Anthony Salgueiro, Christophe Balland, Benoit Vivien, Nicolas Longuechaud, Camille Grappin, Geronimo Gaube, Juan Jurado et Martin de Oña.
Un auteur : Charly Magonza - MOI QUI SUIS ENTRAIN D'ECRIRE - est garant de la transmission du contenu de la recherche & sera l’auteur de textes de capitalisation de l’expérience. Ces textes & retours des participant.es seront compilés dans un objet appelé Posterzin, illustrés par Constantin Beine, que VOUS avez peut-être reçu en version papier!
Une observatrice : Roxana Cernicky
elle ‘capture’ l’évolution des participants dans leurs parcours individuels & collectifs avec son appareil photo!
POUR FAIRE QUOI ?
Pour s'enrichir réciproquement dans l'exploration autour du skate et de ses nouvelles possibilités en tant qu'objet scénique. Pour tenter aussi de trouver des réponses à ces quelques questions – qu'on ne sait pas vraiment pourquoi on se pose mais qu'on a bien aimé se poser quand même.
Que se passerait-il si...
un acrobate se retrouvait sur un skate ou si une skateuse jouait à l'acrobate ?
si une clown découvrait le skate ou si un skateur découvrait son clown ?
si un jongleur avait un skate ou une skateuse se mettait à jongler ?
Que se passerait-il en RÉSUMÉ si le skateboard de la rue rencontrait le cirque de la scène?
«Que ce soit un skateur ou un jongleur, on répète le même mouvement pendant des heures et des heures et des heures et ça rate, et ça rate, et ça rate, et ça rate jusqu'à ce que ça marche» Nicolas Longuechaud
METTRE EN PERSPECTIVE NOS RECHERCHES
DIALOGUER - synonymes. - susciter, provoquer, échanger, mettre en doute ! Voici la manière qu'on a [développée] d'écrire le skateboard pour la scène. On invente des figures, on leur donne des titres et on les [d'écrit comme de la danse. On imagine qu'un jour on aura un répertoire qu'il faudra transmettre à d'autres interprètes. Ce week-end labo a été l'occasion pour nous de tester notre écriture. On a ici demandé à un skateur extérieur à nos recherches, de réaliser une figure sur base d'une de nos descriptions.
«Développer un langage écrit pour le skate, comme vous le faites, c'est de la poésie »
(merci) Geronimo
Anthony Salgueiro, recherche de jongle-skate
«Je trouve que ça met en image le skate d'une façon dont on n'a pas l'habitude de le voir. On a le temps de le regarder. De le voir sous un autre aspect.»
Camille Grappin
EXPLORER DES PROPOSITIONS COLLECTIVES
Tout l'intérêt de ce labo (qui n'est PAS un workshop, dixit Catherine Magis, directrice de UP) est de laisser place à l'expérimentation collective, où chacun est libre de proposer et de leader une recherche commune sur base d'inspirations et de désirs personnels.
Benoit et Hippolyte sont intrigués par le son et le rythme de la planche à roulettes. Ils en ont donc profité pour créer un orchestre de dix skateboarders : on y entendait le son grincer, percuter, rebondir et s'organiser, on entendait se révéler une certaine musicalité.
Christophe quant à lui est la recherche d'une théâtralité narrative avec le skateboard, il se demande comment raconter quelque chose. Il a donc proposé une improvisation > il y avait des personnages définis, une boîte de nuit, des enjeux à respecter, une tentative de clownerie et le skateboard comme appui du jeu théâtral.
Camille et Benoît se sont retrouvés dans le désir d'explorer l'espace autrement avec le skate. Ils se sont donc relayés sur une exploration collective : il y avait du corps à corps, du contact avec le sol, une recherche sur l'horizontalité, une exploration de l'espace avec son skate mais sans skater.
Il y avait sur ce week-end une forte envie générale d'interactions entre skate et agrès circassiens, afin d'y explorer de nouvelles virtuosités, mais aussi de chercher la théâtralité et la musicalité que peut offrir la planche à roulette. Et encore d'autres moments tout aussi passionnants, comme la décomposition d'un trick de skate par Geronimo, ou encore le travail de choeur dirigé par Anthony.
«Il y avait une ambiance très rituelle autour du skate. On était très intense ensemble avec nos skates.»
Hippolyt Doucy